En Algérie, la majorité des disparus étaient des hommes, adultes (avait pour la plupart entre 20 et 35 ans au moment de leur disparition) et en âge de travailler. Néanmoins, la pratique des disparitions forcées n’a pas épargné femmes, et enfants, les plus vieux et les plus jeunes.
Les procédés de la disparition, du fait des agents de l’Etat, étaient très similaires. Généralement, ils faisaient irruption, en nombre, au domicile familial ou sur le lieu de travail de la personne. Ils l’arrêtaient, souvent en faisant usage de la violence et en saccageant les lieux, et l’embarquaient sans aucune explication. Lors de ces opérations, ils pouvaient arrêter simultanément plusieurs membres d’une même famille.
Les conséquences de la disparition, à court et à long terme, sont dramatiques. Elle viole une série de droits de la personne enlevée (droit à la vie, droit à la sécurité, droit au respect de son intégrité physique et psychologique, etc.), tourmente les membres de sa famille et répand un sentiment de terreur au sein de toute la société. Elle rend fous d'angoisse ces femmes et ces hommes à qui on nie la vérité, à qui on interdit de connaître le sort de leur proche disparu et d'entamer un travail de deuil. A cette douleur de l’absence s'ajoutent encore d'autres difficultés notamment socio-économiques, des incertitudes liées à l’héritage, à la question de l’autorité parentale et au statut juridique et social des membres de la famille..